On me demande souvent en quoi consiste le Taïkibudo, difficile de répondre,
mais non, ce n’est pas une illumination au cours d’une méditation un soir de pleine
lune, mais le résultat d’une vie consacrée à l’étude de différents arts martiaux, avoir
beaucoup travaillé, analysé, décortiqué, avec souvent les plus hauts gradés de chaque
discipline et les avoir soit représenté ou participé à leur stage le plus souvent possible
parfois en cours privé, en essayant de prendre le meilleur. Quinze années minimum
dans chaque organisation en tant que responsable de discipline (IMAF Kokusai,
Yo-seikan Budo, École Française de Budo), sans oublier l’école Cocâtre et le Hakko ryu.
Mon cursus n’est pas là pour me glousser de prestige, mais simplement pour faire
savoir que le Taïkibudo ne part pas de rien. Dans notre programme technique, il y a
toujours un moment où l’on rend hommage à ces hauts gradés (professeurs, experts,
maîtres) que ce soit dans l’exécution d’un kata, l’interprétation d’une technique, mais
aussi par des messages sur l’utilité dans la vie en général de pratiquer les arts
martiaux (être fort pour être utile).
L'orientation de cette école ne porte pas uniquement sur l’efficacité technique et
physique en combat, mais aussi et surtout sur l'aspect relationnel entre les pratiquants
(entraide et prospérité) ainsi que sur son évolution personnelle (respiration, attention,
décontraction).
Dans notre école le "TAÏKIBUDO", l'affrontement n'est qu'apparence puisque "les
partenaires" évoluent en toute complicité ; ils travaillent ensemble et non l'un contre
l'autre. On insiste dans notre pédagogie sur la notion de touche et non de frappe.
Même si le fondateur a obtenu de hauts grades dans ces différentes disciplines, il est
rappelé que le TKB n’est pas un peu de kenpo, jujutsu et kobudo, mais reflète une
spécificité à part entière et des principes corporels propres aux enchainements proposés.
Par exemple, si l’on conçoit que l’on enchaine des techniques de poings vu qu’un
seul ne suffit pas, on doit également concevoir d’enchainer plusieurs tentatives de
projections, clefs et autres déséquilibres. Ceci est transmis dans certains katas et dans
les cours à travers des enchainements techniques imposés ou libres.
Bien-sûr l’évolution de l’école autant technique que par l’état d’esprit qu’il transmet
n’a pu se faire sans l’aide de passionnés qui ont suivi le senseï à l’image de Jocelyn
Butter, Pierre-Yves Campagnac, Armel Fourreau, Farid Merouk et bien d’autres encore
présents aujourd’hui.
Note de Denis Gauchard :
Il est parti de rien et il est arrivé à ...
pas grand-chose ; mais entre les deux, il y a eu ce moment où il y a cru.
Et ce moment-là, malgré toutes les épreuves passées, il se doit de le faire partager.
L’enseignement des arts martiaux commence souvent par la gratitude et finissent très
souvent par l’ingratitude, ce n’est pas de moi, mais de Claude Falourd Sensei et je
pense qu’il avait raison. Mais après toutes ces années, j’ai toujours autant de plaisir à
pratiquer et partager ma conception des arts martiaux à travers le Taïkibudo, et quand
je rencontre un élève qui pratique encore ou non et qui me fait comprendre que son
expérience à nos côtés a participé à la réussite de sa vie, cela vaut tous les diplômes et
les médailles du monde.
Pour en savoir plus, il est intéressant de parcourir le
Taikiblog :
Également mon ouvrage « une vie une rencontre » avec tout l’historique depuis mes
débuts, ainsi que tous les senseïs qui m’ont fait évoluer et m’ont laissé quelques
dédicaces éloquentes. Aussi mon ouvrage Iaido Taikikan « la tradition n’a pas de
frontière » avec l’aide précieuse de Pierre-Yves Campagnac.
Je pourrais continuer à écrire sur le sujet pendant des heures, mais il faut bien en
garder un peu pour avoir le plaisir de discuter et refaire le monde autour d’une table et se
désaltérer avec des amis et passionnés, car c’est quand même cela qui compte aussi
l’amitié et le partage entre pratiquants de tous horizons martiaux, sans avoir à prouver
quoi que ce soit.
Le Taïkibudo naît d’une volonté de préserver et développer l’enseignement de l’école Taikikan, sous l’impulsion de Denis Gauchard, fondateur et président du C.A.M.A (Cercle d’Arts Martiaux Association). Créée en 1999, l’association fédère les clubs partageant un programme technique, pédagogique et éthique commun.
Le Taïkibudo propose la pratique du Kempō (poings/pieds), du Jujutsu (self-défense) et du Kobudō (armes). Plus qu’une recherche d’efficacité martiale, cette école met l’accent sur l’entraide, la prospérité mutuelle et le développement personnel (respiration, attention, décontraction).
Dans notre école, l’affrontement n’est qu’apparence : les partenaires évoluent en complicité, travaillant ensemble et non l’un contre l’autre. On privilégie la notion de touche plutôt que celle de frappe, et les compétitions laissent place à des rencontres techniques en binômes.
L’essence du Budo réside dans la communication, nourrie par la compréhension du Ki (énergie vitale), permettant une harmonisation avec l’autre, le temps présent et l’environnement. Le Taïkibudo est une école d’élévation personnelle, non d’anéantissement de l’autre.
Denis Gauchard, Shichidan & Kyoshi IMAF Kokusai, Hachidan & Hanshi IBA Europe, est le président-fondateur du Taïkibudo. Son parcours est riche de plusieurs décennies d’étude auprès des plus hauts gradés de différentes écoles (Yoseikan Budō, Hakko-ryū, École Française de Budō, etc.).
Le Taïkibudo n’est pas une juxtaposition de disciplines (kenpō, jujutsu, kobudō), mais un art à part entière, avec ses propres principes corporels et enchaînements techniques.